La préparation du budget 2018 de l’UPEC : toutes les craintes sont permises

En décembre 2016, les élu.e.s de la liste PAAE au Conseil d’administration ont voté contre le projet de budget 2017 proposé par la présidence de l’UPEC. Le jour même, nous avions expliqué sur ce blog les raisons de ce vote, afin de porter à la connaissance de toutes et de tous ce qui avait été exposé en séance.

Alors que le budget 2018 est censé être en préparation, sans lettre de cadrage budgétaire (comme ce fut déjà le cas l’an passé), nous avons de bonnes raisons de craindre que les problèmes, ou les erreurs, soulevés en 2016 sont malheureusement en passe d’être reconduits.

On ne change pas une équipe qui… perd.

Un diagnostic préalable erroné… qui fonde une politique de rigueur inacceptable

Lors de la commission des moyens du 22 septembre dernier, une projection d’augmentation de la masse salariale pour 2018 (1 million d’euros sur 185 millions d’€ actuellement budgétés en dépenses de personnel), en lien avec le glissement vieillesse technicité (GVT), a été présentée par les responsables politiques de l’université. Elle a été commentée en des termes alarmistes sans prendre en compte l’ensemble du contexte budgétaire de l’établissement, à savoir l’augmentation des dotations de l’Etat (au moins 3,5 millions d’€ en 2017 dont 1,9 millions pour les augmentations d’effectifs étudiants). N’ont pas non plus été pris en considération les excédents réalisés chaque année sur cette même masse salariale (700 000 euros), du fait de décalages récurrents entre prévisions et réalisations de dépenses au titre des rémunérations accessoires (les vacations, les heures complémentaires).

Fort de ce raisonnement tronqué, le VPCA, toujours président de la commission des moyens, en a profité pour annoncer une diminution à venir des enveloppes consacrées à la recherche et à la formation, alors même que ces dernières ont déjà connu un gel en 2017, à contre-cycle des augmentations de recettes. Et en CODIR (l’instance qui réunit les directeurs de composantes avec l’équipe présidentielle), on a même été jusqu’à évoquer, déjà, des gels de postes !

Que dire ?

Qu’on confond vitesse et précipitation, sans prendre le temps d’une réflexion fine sur la nature des charges et des recettes de l’UPEC ?

Que malgré les annonces et une conférence « orpheline » qui s’est tenue le 5 juillet à l’initiative de la direction de l’université, rien n’a été fait pour réfléchir en profondeur à la refondation de notre modèle économique et impulser un travail dans ce sens ?

Que l’UPEC manque – de plus en plus – cruellement de pistes de développement structurantes, en recherche, en formation tout au long de la vie, en accueil de publics étudiants diversifiés… ?

Que la stratégie de l’UPEC semble se réduire à une politique défaitiste de la peau de chagrin ?

Que l’on fera passer la pilule dans l’établissement en expliquant que « c’est la faute au ministère » ?

Cela semble être un peu tout cela à la fois, malheureusement… Même si l’on ne peut que souhaiter que les quelques projets remontés dans le cadre du PIA 3, sur la base à d’initiatives locales, seront couronnés de succès.

Une absence d’anticipation de la dotation de l’Etat

Pour construire le budget 2018, il a également été annoncé qu’on allait « attendre » de connaître le montant de la dotation de l’Etat. L’équipe présidentielle ne peut pourtant plus se réclamer de son inexpérience pour faire comme si elle ne savait pas que, depuis plusieurs années, le ministère de tutelle annonce leurs dotations aux établissements tardivement – et en tout cas, plus tardivement que le travail et la réflexion à mener avec la commission des moyens et dans les instances compétentes de l’établissement

Au passage, la commission en question est d’ailleurs toujours présidée par le vice-président du Conseil d’Administration ! Cette situation, à peu près inédite à l’UPEC, est tout sauf le signe d’une démarche démocratique et de mobilisation des compétences.

Enfin, on ne sait pas non plus comment la dotation complémentaire obtenue de l’Etat pour les augmentations d’effectifs et la hausse de la masse salariale (respectivement 1,9 et 1,6 millions d’€ en 2017) a été utilisée, si ce n’est que 400 000 € auront été distribués à certaines composantes pour ouvrir quelques groupes de TD. Cette information n’a pas été ne serait-ce que présentée aux élus du CA, ces derniers n’ayant été gratifiés que de quelques tableaux de chiffres demeurés sans explications.

Un brouillard épais continue donc de régner sur ces sujets. Ce n’est bon signe ni pour maintenant, ni pour les années à venir.